Ce jardin est parti ... de rien ! Sur ce terrain de 37 ares, il n'y avait que des ronces, des arbres en rangs serrés ; certains sapins mesuraient plus de 30 mètres de haut !
Nous avons cependant été séduits par cet environnement privilégié et nous avons vite réalisé que la colline boisée qui jouxtait la propriété, formerait un merveilleux arrière-plan pour le jardin que je souhaitais réaliser.
La particularité des Pins Noirs réside dans les ambiances très contrastées qui se côtoient au jardin : rocaille sèche sous la pinède, mais aussi massifs verdoyants dans la fraîcheur du sous-bois.



lundi 31 janvier 2011

Ces végétaux qui résistent au froid...

Mi-Novembre, la neige a interrompu mes travaux de nettoyage dans la pinède. La semaine dernière, profitant du ciel bleu et de timides rayons de soleil, j'ai tenté une petite sortie au jardin.  Chaudement vêtue, il va sans dire !
Malgré tout, le froid m'a fait rentrer bien avant la tombée de la nuit tant mes pieds étaient gelés ! Il faut donc être raisonnable et attendre encore. De toute façon, le ciel est gris et la terre ne dégèle plus.


Le sol de la pinède est habituellement recouvert de serpolet qui, en ce moment, se cache sous les feuilles d'érable et de hêtre. Les hellébores fétides qui poussent à l'état spontané, sont noircies par le gel. Et le feuillage des bulbes émerge à peine du tapis de feuilles sèches.
J'ai bien commencé à faire des tas en ratissant  mais décidément il fait trop froid. Tant pis si ce coin est un peu négligé. Ca s'arrangera avec les beaux jours. 










Il n'empêche que certains végétaux sont des durs à cuire... au gel, si j'ose dire.


Helychrysum et Salvia officinalis purpurescens
Plante curry et sauge pourpre : ce duo, planté dans le bas de la pinède en situation abritée, est resté impeccable depuis le début de l'hiver.  A droite, on aperçoit Sedum sediforme et Lonicera nitida, eux aussi indifférents aux intempéries. Il faut dire que cette partie du jardin est exposée au Sud et que le sol est naturellement bien drainé.

 
Osmanthus heterophyllus (=à feuilles étroites) est planté dans l'endroit le plus froid du jardin, près du bois ! Et il tient bon. par contre, il est en situation semi-ombragée et ne fleurit pas...
L'an dernier, après le passage à - 20° C, il a terminé l'hiver un peu pâlichon mais s'est vite remis. L'osmanthe se taille sans problème. Ici il pousse librement.
                                                                                                                                                                

Osmanthus heterophyllus "Tricolor"
J'en ai planté un deuxième à l'automne dernier. Malgré son jeune âge, lui aussi résiste bien. Il est entouré de Carex hachijoensis Evergold et d'Asplenium scolopendrium.
Ces scolopendres poussent spontanément dans cette partie du jardin. On les rencontre également sur ce versant de la colline, dans la forêt communale.

Carex et Epimedium donnent un peu de présence dans ce massif occupé à la belle saison par les hostas.

















Corydalis flexuosa

Et voici le feuillage du Corydalis flexuosa, recouvert de gouttelettes glacées. Ce feuillage très tendre résiste parfaitement aux grands froids. De jolies petites fleurs bleues tubulées apparaîtront en fin de printemps.  L'année de plantation, peu informée sur cette plante, je me suis inquiétée de voir disparaître le feuillage après la floraison !  En fait, c'est tout à fait normal car le feuillage réapparaît en automne.
Le Corydalis se plaît à mi-ombre.
Il existe un Corydalis "Purple leaf", à feuille pourpre donc. Je vais essayer de le trouver pour le printemps prochain.







  

Dans mes prochains billets, je vous présenterai les saxifrages et les fougères persistantes du jardin.


lundi 24 janvier 2011

Un rouge-gorge gourmand et têtu...


Je ne peux toujours pas mettre un pied au jardin ; tout est encore gelé ! Alors en attendant des jours meilleurs, je vais complèter la rubrique ornithologique ! Car ce matin, le manège d'un rouge-gorge gourmand et particulièrement têtu,  m'a bien amusée. Voici comment :
Dans les branches du pommier à fleurs, il y a toujours quelques filets que je remplis de noix pour les adeptes de la voltige. Et je distribue de la nourriture à terre pour les oiseaux qui n'aiment pas jouer les acrobates.

Comme vous le savez, le rouge-gorge fait partie de ces derniers : c'est un lourdaud qui picore au sol. Et ce matin les sitelles, arrivées avant lui, ont raflé la mise ! Cependant depuis le sol, mon rouge-gorge a repéré les filets dans l'arbre. Comment a t'il identifié leur contenu ? Mystère...




Toujours est-il qu'il s'est mis en tête d'aller picorer dans les airs et hop ! il s'est élancé sur une branche du pommier. Il est resté là un moment sans bouger, et comme vous le remarquez, son plumage est bien lissé. Il se demande peut-être comment atteindre les friandises convoitées... Eh oui,  comment faire ?...



Eh bien, il faut faire comme les copains et s'accrocher aux mailles du filet... Plus facile à dire qu'à faire... A la suite de quelques tentatives infructueuses pour s'agripper au filet, ses plumes sont un peu en désordre !

 
 

Il ne s'avoue pas vaincu et tente de nouveaux essais, toujours sans succès. C'est toujours le même rouge-gorge mais après tous ces efforts, il n'a plus la même allure :  le voici les plumes en bataille, tout ébouriffé ! "Ca alors, qu'est-ce qu'il se passe ?"...



 
Mais sous son air placide,  notre petit ami est  obstiné.  Il a renoncé à s'accrocher aux mailles du filet et a changé sa stratégie : il s'est approché au plus près de la cible et s'est posé sur  une brindille à proximité. Voilà, on y est... presque ! 

Il se penche, se penche... et réussit à  picorer ces noix qui le tentent depuis un bon moment. Mais décidément, l'acrobatie  n'est pas dans sa nature. Et rapidement il lâche prise !

Et le voici rapidement redescendu, pour  revenir à la nourriture qu'ont dédaignée ses congénères. Et ça n'a pas l'air de le ravir !











Allez, dès demain matin je dispose des cerneaux de noix sur le sol, rien que pour lui. Bien entendu, il faudra qu'il arrive un peu plus tôt et s'il a de la concurrence je sais déjà que ses rivaux ne viendront pas le déranger car sous son air timide, c'est un belliqueux qui ne se laisse pas impressionner, pas même par la sitelle !



vendredi 21 janvier 2011

Mésanges, un charmant trio...


Nous sommes à nouveau dans la grisaille, hier il neigeait et aujourd'hui il gèle... Les travaux de nettoyage entrepris il y a deux jours attendront. Il y a bien quelques floraisons  - héllébores ou Viburnum bodnantense- pour égayer le vert des persistants. Mais  de petites boules de plumes colorées animent également le jardin. En voici quelques-unes venues se restaurer comme elles le font tous les matins.


Des passereaux communs dans notre environnement mais que nous ne nous lassons pas d'observer.
Le buffet, abondamment garni de graines de tournesol et de noix décortiquées, est très fréquenté.


La mésange charbonnière ou parus major. Celle que nous connaissons tous et que l'on rencontre vraiment partout. Et si cet oiseau est commun, son plumage ne l'est pas. Je trouve même les nuances plus délicates que sur la mésange bleue. 

La ligne noire présente sur le ventre est plus large chez le mâle (à droite) que chez la femelle. 
 

 
La tête est bleu-noir, les joues sont blanches. Le dos est verdâtre,  les ailes et la queue  bleu-gris.
Je trouve que un petit air martial à celle-ci qui semble avoir rabattu son casque sur les yeux !

J'ai toujours beaucoup de mal à "saisir" les mésanges bleues. Elles sont peu nombreuses et de plus ne tiennent pas en place. Le temps de régler mon APN, et elles se sont envolées !

                
La mésange bleue ou cyanistes caeruleus.  La calotte, les ailes, la queue et même les pattes sont bleues. Une ligne bleue foncé traverse la tête blanche, du bec à la nuque.  Le mâle est plus coloré que la femelle (ci-dessus et ci-contre).



Les mésanges bleues sont les moins nombreuses au jardin. Mais il paraît que leur population est en déclin depuis une quarantaine d'années. On remarque ici la couleur plus douce de la femelle.

La mésange nonnette, plus petite que les deux autres est très vive elle aussi. Il faut s'armer de patience pour la "capturer".





La mésange nonnette ou poecile palustris. avec son petit capuchon noir sur sa tête blanche. Son corps est un doux dégradé de beige.
Elle habite les forêts de feuillus et ne fréquente les mangeoires que près des zones boisées, ce qui est le cas aux Pins Noirs.
Curieusement, cette année les nonnettes sont plus nombreuses au jardin que les mésanges charbonnières.





Les trois espèces de mésanges peuvent cohabiter dans la même forêt. Mais afin d'éviter la concurrence, elles recherchent leur nourriture à différents étages : la charbonnière dans la partie inférieure des arbres, la nonnette dans les branches médianes et la mésange bleue dans la cîme des arbres et à l'extrémité des branches.
Je n'ai pas eu l'occasion de voir de mésange huppée ces jours-ci. Elle est pourtant présente car elle fréquente les grands résineux de la propriété.


 

mercredi 19 janvier 2011

La sitelle -sita europaea-

Aujourd'hui, je vous propose un peu d'ornithologie ! Les travaux du jardin restent limités pour l'instant. J'ai donc le temps d'observer le ballet continuel des oiseaux dans le pommier à fleurs qui se trouve près de la maison.
Connaissez-vous la sitelle torchepot ? Et pourquoi ce nom bien moins élégant que ne l'est cet oiseau ?

Eh bien voilà :  la sitelle fréquente les bois de feuilllus et de résineux mais aussi les parcs et les grands jardins. Entre avril et juin elle nidifie et pour ce faire occupe souvent  une ancienne niche de pic en réduisant l'entrée à l'aide de boue séchée, ce qui lui vaut son nom de sitelle torchepot. Je pense que sa présence chez nous est due à la proximité de la forêt.


Elle ne manque pas d'allure avec son bec effilé, sa queue courte et ses couleurs douces.















La partie supérieure est bleu-gris, le cou blanc, la poitrine et l'abdomen sont orangés. Une ligne noire part du bec, traverse l'oeil jusqu'aux scapulaires (plumes supérieures de l'aile ;  l'épaule en somme).



Voyons... que me propose t'on au menu aujourd'hui ?


 Oh hisse !


Encore un petit effort...


Ca y est je vais pouvoir "casser la graine" !






Elle est assez agressive envers les autres oiseaux et la mésange nonette se tient à bonne distance.



La sitelle fait partie des oiseaux qui fréquentent assidûment les mangeoires de notre jardin car elle apprécie  le régime que nous lui réservons en hiver : graines de tournesol ou noix qu'elle emporte sur une branche, cale  dans une crevasse de l'écorce et ouvre à l'aide de son bec puissant. En été elle contribue au bon équilibre du jardin en se nourrissant d'insectes ou d'araignées dans les écorces des arbres. Elle parcourt le tronc des arbres en tous sens, et même la tête en bas !

Une seule nichée par an : la femelle pond 6/8 oeufs blancs tachetés de brun. L'incubation dure de 13 à 18 jours. Les oisillons quittent le nid 23 à 26 jours après la naissance.


lundi 17 janvier 2011

Une mangeoire naturelle au jardin


Comme le font nombre de propriétaires de jardin, nous aidons les oiseaux à surmonter les rigueurs de l'hiver, en leur procurant graines, graisse ou cerneaux de noix.
Il existe bien sûr de nombreux modèles prêts à installer dans les jardineries et autres lieux de vente. Aux Pins Noirs, nous ne sommes pas trop séduits par cette formule.
Depuis de nombreuses années, nous fabriquons des mangeoires à l'aspect naturel, économiques et imputrescibles en utilisant notamment... des noix de coco !


 


Les mangeoires photographiées ici ont plus de 15 ans ! Elles finissent pas se patiner et se fondent parfaitement dans la végétation.

 



 
Pour les réaliser, il convient de découper une ouverture  à l'aide d'une scie. L'enveloppe est coriace, aussi  en ce qui me concerne, je demande de l'aide à mon mari.
A moins de disposer d'un étau pour bloquer le fruit, il convient  d'enfiler une bonne paire de gants de bricolage pour ne pas se blesser lors de la découpe. Pour l'accrochage : il suffit de  passer une ficelle dans "les yeux"  (ce sont les petits points marqués à la base du fruit). Afin d'éviter  la stagnation de l'eau au fond de la coupelle, on peut percer également un trou en dessous de la noix de coco à l'aide d'une perceuse électrique.



vendredi 14 janvier 2011

Ecureuil roux, écureuil noir...






 
Les activités au jardin n'ont toujours pas repris. J'ai quand même fait un petit tour hier, sous le crachin. Le nettoyage n'a pas été terminé en automne car j'ai été prise de vitesse par la neige. Il ne me reste qu'à patienter. Et en attendant des jours meilleurs, nous avons donc tout le loisir d'observer les écureuils qui vivent sur la propriété. 
Ce ne sont pas des hôtes de passage ; ils ont leurs petites habitudes et  chaque matin, à l'ouverture des volets, ils déboulent en direction de la maison.






 De notre côté, nous les approvisionnons en noix au cours de la mauvaise saison. Une partie est consommée sur place (il y a des coques vides un peu partout !) et le reste est stocké à droite ou à gauche dans le jardin ou dans la colline.
                                                                                 
En voici un qui me regarde préparer mon APN. Il en oublie d'emporter ses noix !





Cet écureuil roux veut attirer notre attention car nous n'avons pas encore eu le temps de renouveler les provisions...
Quoique j'ai quand même l'impression qu'il prend la pose sur l'appui de la fenêtre !






Ces deux photos ne sont pas bien fameuses : j'ai juste eu le temps de saisir un petit compact qui était à ma portée.












Nous avons des écureuils roux, mais aussi des écureuils noirs. D'après nos observations, les noirs tendent à supplanter les roux.


Ecureuil noir
 










Ecureuil roux






Les écureuils semblent jouer un rôle important dans l'écosystème : ils disséminent les graines qu'ils enterrent et souvent les oublient. Ces graines se mettent donc à germer. Ils participent également à la dissémination des spores des champignons qu'ils consomment. Chez moi, je retrouve fréquemment des noix germées. Et je me dépêche de les arracher (en grandissant les noyers développent un pivot et deviennent difficiles à déterrer) car nous aurions vite fait de nous retrouver au beau milieu d'une noyeraie ! 

Avec l'arrivée des beaux jours, nos petits amis se mettront à grignoter les bourgeons des pins et des sapins. Nous retrouverons alors des débris un peu partout sur le sol de la pinède. Et ce n'est pas facile à nettoyer !Cependant, nous nous efforçons de préserver cette population car elle diminue un peu partout. Les écureuils doivent en effet affronter leurs prédateurs : martre, renard, rapaces diurnes ou nocturnes (les chouettes notamment...) mais aussi le danger des véhicules. Les femelles ont deux portées par an, mais le taux de mortalité est de 70 % avant un an ! Quant à l'espérance de vie d'un écureuil, elle ne dépasse pas les 3/4 ans.

Et pour terminer ce billet, voici une anecdote (peut-être la connaissez-vous ?) : Nicolas Fouquet, Intendant général des finances de Louis XIV, portait sur ses armes un écureuil (un "fouquet" en patois), accompagné de la devise "quo non ascendet ?" (jusqu'où ne montera-t'il pas ?). Le Roi Soleil fut irrité par cette devise qui aura probablement eu sa part dans la disgrâce de Fouquet.


lundi 3 janvier 2011

Magie du givre


La neige n'a pas totalement disparu et voici que le froid s'installe à nouveau. Vaporeux et presque immatériels sous le givre, les végétaux apportent une ambiance quelque peu onirique au jardin et aux champs environnants.


La présence de la rocaille est renforcée...












Les trembles n'ont jamais si bien porté leur nom...

Magie du givre...

qui ourle de blanc lonicera et berberis...


révèle le graphisme des sempervivum...

met en valeur les graminées échevelées...



et nimbe de douceur les champs au pied de la Dame Blanche...




samedi 1 janvier 2011

2011... 2011... 2011...


Déjà la décennie de ce nouveau siècle se termine !
Pour moi ce sont dix années d'aventures jardinières, car la création des Pins Noirs a véritablement commencé à l'aube de ce nouveau millénaire. C'est en regardant les photos du début du jardin et les modestes plantations d'alors, que je remarque le chemin parcouru.
Il y a quelques mois seulement, je décidai  de créer un blog consacré au jardin et l'année qui vient de s'écouler a été pour moi riche en rencontres ; des amitiés se sont nouées. Je ne regrette pas cette nouvelle aventure !

Jardinières, jardiniers ou simplement amis des jardins, à vous tous qui passez virtuellement aux Pins Noirs, je tiens à souhaiter une très belle année 2011 pleine de satisfactions de toutes sortes... et bien sûr avec un jardin en pleine forme, sans pucerons, sans maladies et sans grêle ! 




Devecey, les collines de la Dame Blanche